Jimmy Viera
agentofficiel@pvq.qc.ca
Depuis quelques années déjà, de nombreux médias et organismes pour la défense du droit au logement partagent un volume important d’informations qui mettent en lumière la gravité de la crise du logement à travers le Québec. En 2020, les loyers ont augmenté de 3,7 % (SCHL) dans l’ensemble du Québec et le taux d’inoccupation des logements locatifs est passé à 2,5%. Des villes telles que Gatineau et Rouyn-Noranda atteignent des taux d’inoccupation de 1,2%, alors que le seuil d’équilibre établi par la Société canadienne d’hypothèques et de logement est à 3%.
Lors de notre échange en direct sur la page Facebook du Parti Vert du Québec le 31 mars en compagnie de Monsieur Guy Labonté, représentant du Comité Logement Rimouski-Neigette et Monsieur Alain Roy, représentant de l’Association des locataires de Sherbrooke; un des enjeux à la source de la crise s’est peu à peu révélé, celui de la « marchandisation » du logement. Par « marchandisation» on entend la conception du logement comme un investissement, une marchandise destinée avant tout à offrir des profits aux propriétaires immobiliers.
Cette logique conteste le caractère essentiel du droit au logement pour chaque citoyen et ouvre la porte à diverses tendances qui fragilisent ce droit à l’échelle provinciale.
À l’exemple du phénomène de « réno-victions », qui consiste à se libérer de locataires en prétextant des travaux, puis à augmenter considérablement les loyers afin de louer l’espace à un prix plus élevé, ou à le vendre à des promoteurs immobiliers pour la construction d’unités davantage luxueuses et dispendieuses. En plus de la hausse des loyers et de la rareté des unités locatives sur le marché, cette pratique fragilise la position déjà précaire des locataires. Cette logique capitaliste facilite la gentrification et la transformation des quartiers en écrasant les personnes vulnérables, afin de garantir des gains financiers.
Rappelons qu’au Québec le loyer moyen des logements à 2 chambres a connu une croissance de 6% en 2020! Le gouvernement du Québec doit mettre en place une législation claire afin de protéger les droits des locataires, et prévenir les évictions et hausses de loyers abusives. Le Parti Vert du Québec défend le droit de chacun à se loger sans débourser plus de 20% de ses revenus, et milite pour l’instauration d’une politique nationale de logement afin d’encadrer les dérives de l’industrie du logement au Québec (voir programme du PVQ-lien vers le site web). Il est irresponsable de nier ouvertement l’existence d’une crise qui affecte le quotidien d’une grande partie de la population, le gouvernement du Québec doit travailler à assurer la protection des citoyens et le respect de leurs droits au sein du marché locatif.
En ce sens, le Partit Vert du Québec propose plusieurs recommandations afin de pallier à cet enjeu de la plus grande importance. Nous proposons donc tout d’abord d’instaurer une politique nationale du logement afin d’encadrer les pratiques nuisibles de l’industrie privée du logement. De plus, nous prévoyons la construction de 50 000 logements sociaux au Québec pour pallier à la pénurie du logement et s’assurer que ces logements répondent aux besoins des locataires les plus vulnérables. Nous proposons également d’augmenter les budgets alloués pour la rénovation des logements afin de les adapter aux personnes en situation de handicap. N’oublions guère de mentionner que nous soutenons également la construction des logements abordables et le fait d’assurer le droit à la population de se loger sans débourser plus de 20% de leur salaire pour le logement. Enfin, nous prévoyons également de rénover les logements existants.