Le chef du Parti vert du Québec, Alex Tyrrell, a de nouveau pris une position ferme sur la crise en Palestine, appelant à des « sanctions économiques massives contre l’État d’Israël et son économie » en réponse à ce qu’il décrit comme un génocide clair et continu. Sa dernière déclaration constitue un défi direct aux chefs du Parti vert fédéral, Elizabeth May et le député Mike Morrice, les exhortant à adopter une position plus ferme après plusieurs jours d’attaques israéliennes renouvelées qui ont fait des centaines de morts palestiniens en violation du cessez-le-feu.

Tyrrell : Pourquoi May et Morrice ne réclament-ils pas de sanctions ?

La déclaration de Tyrrell, publiée sur les réseaux sociaux, est un véritable désaveu de l’approche prudente du Parti vert fédéral face à la crise. Bien que le parti ait récemment reconnu que les actions d’Israël constituent un génocide, Elizabeth May n’a pas utilisé ce terme au Parlement, ni été citée publiquement en train de le faire.
« En ce qui concerne les sanctions, ni May ni Morrice n’ont élevé la voix suffisamment. Il ne s’agit pas seulement de sanctionner certains colons ou Netanyahou, mais plutôt d’appliquer une pression économique sur l’État d’Israël pour forcer la fin de ce génocide, peu importe qui est au pouvoir. Blâmer uniquement quelques colons et politiciens, c’est une façon de blanchir la situation. » Tyrrell a ajouté : « Pourquoi continuer à faire affaire avec un régime génocidaire ? Demander des sanctions ne devrait pas être difficile. D’où vient cette hésitation ? »
Les propos de Tyrrell traduisent une frustration croissante parmi les militants de la base et les défenseurs de la cause palestinienne, qui estiment que des mots forts doivent être employés – et accompagnés de mesures économiques. Si le Parti vert du Canada reconnaît qu’il s’agit d’un génocide, pourquoi ses députés ne réclament-ils pas les sanctions nécessaires pour tenir Israël responsable ?

Des sénateurs canadiens réclament des sanctions

Alors que Tyrrell renouvelait son appel aux verts fédéraux pour réclamer des sanctions, quatre sénateurs respectés ont pris la parole. Dans une lettre ouverte, ces sénateurs ont condamné la réponse du gouvernement canadien à la violence israélienne, jugée trop faible, et ont appelé à imposer des sanctions contre l’État d’Israël.

La position floue du Parti vert sur les sanctions

Jusqu’à présent, le Parti vert du Canada a soutenu des mesures limitées, comme un embargo sur les armes, mais n’a pas explicitement appelé à des sanctions économiques générales contre Israël. Même Mike Morrice, le plus vocal des deux députés, n’a réclamé des sanctions que contre certains colons extrémistes – et non contre l’État israélien lui-même. De son côté, le bilan de May est encore plus faible. Bien qu’elle ait cosigné des déclarations condamnant les actions israéliennes, elle n’a jamais, personnellement, qualifié cela de génocide dans ses discours publics ou à la Chambre des communes. En 2016, les membres du Parti vert avaient adopté une résolution politique appelant à des sanctions contre Israël. Elizabeth May s’y était opposée et avait même menacé de démissionner si elle n’était pas annulée. Le parti a tenu un congrès national à la demande de May pour tenter d’annuler la résolution, mais cette tentative a échoué, et l’appel aux sanctions est resté dans le texte final malgré ses objections. Depuis, le parti a tout simplement ignoré cette politique pourtant adoptée par ses membres. Beaucoup espéraient que l’escalade récente de la violence coloniale israélienne et du nettoyage ethnique inciterait May à reconnaître le génocide et à réclamer des sanctions en conséquence. Ce n’est pas encore le cas.

La déclaration de Tyrrell soulève plusieurs questions :

  • Qu’est-ce qui empêche May et Morrice de réclamer des sanctions économiques complètes ?
  • Pourquoi May refuse-t-elle personnellement de dire « génocide », alors que son parti emploie ce mot ?
  • La direction du Parti vert craint-elle des représailles politiques ou la pression de groupes pro-israéliens ?
  • Ont-ils peur que des donateurs sionistes cessent de financer le parti s’ils réclament des sanctions ?
Ce n’est pas la première fois que May adopte une approche prudente, voire centriste, en matière de politique étrangère. Elle a déjà été critiquée pour son soutien à l’augmentation de l’aide militaire à l’Ukraine et pour sa réticence à remettre en question le rôle de l’OTAN dans les conflits mondiaux.
« Mme May a très rapidement réclamé des sanctions contre la Russie, mais refuse d’en faire autant pour Israël. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? »
Les derniers propos de Tyrrell soulignent le fossé grandissant entre les militants de la base et la direction fédérale du Parti vert. Alors que le Parti vert du Québec adopte une position claire et sans compromis, la pression monte sur May et Morrice pour qu’ils clarifient la leur. May et Morrice prendront-ils enfin position ? Si Elizabeth May et Mike Morrice croient vraiment qu’Israël commet un génocide – comme l’affirme leur parti – alors ils doivent aller au-delà des paroles et exiger des sanctions économiques complètes contre Israël, comme le Canada l’a fait envers d’autres pays accusés de crimes de guerre. Le message de Tyrrell est sans équivoque : « Il est temps d’être clair. » La direction du Parti vert fédéral écoutera-t-elle enfin ? Ou poursuivra-t-elle son habitude de déclarations vagues et de demi-mesures pendant que les Palestiniens continuent de souffrir ?