Alice Sécheresse
Publication conjointe d’Alex Tyrrell, PVQ Leader et d’Alice Sécheresse, DMP Assistant Manager.
Montreal, January 31, 2020 - The Green Party of Quebec is calling for the complete decriminalization of sex work.
The case of Marylène Lévesque highlights the importance of completely decriminalizing sex work.
Last week, a convicted murderer was paroled for one day. This gave the murderer the opportunity to end the life of Marylène Lévesque, a 22-year-old Saguenay native who worked in the sex industry.
While many have pointed the finger at the probation committee, since it clearly should not have authorized the parole of a violent individual, too few stakeholders and politicians have dared to question the laws that dangerously frame sex work. Too few have dared to question the role these laws played in the tragedy of Wednesday, January 22, 2020.
Il est important de rappeler à tous et à toutes que la loi Canadienne ne punit pas directement la prostitution. C’est-à-dire que le travail du sexe n’est pas illégal – ou plutôt – les relations sexuelles entre adultes consentants en échange d’une rémunération ne sont pas illégales. Par contre, tout ce qui entoure cet acte est punissable. C’est-à-dire: la communication, la consommation, la promotion, l’entraide et les tierces personnes sont punissables par la loi – des mois/années de prison et des amendes pouvant aller jusqu’à 5000$. Ce contexte qui entoure l’achat et la vente de services sexuels ne laisse pas d’autre choix aux travailleuses et travailleurs du sexe que de prendre des risques importants qui mettent leur sécurité et leur vie en danger au quotidien.
Étant donné que la loi n’encadre pas le travail du sexe, les travailleurs et travailleuses se retrouvent livré-e-s à eux-mêmes. Ils sont réduits à pratiquer leur travail en toute discrétion, dans des chambres d’hôtels ou des maisons éloignées de tout service de sécurité ou service d’urgence.
While many turn a blind eye to the issue of legalizing and decriminalizing sex work, claiming that it's not an important issue, the reality remains the same: sex work exists, and it's not going away any time soon.
We need to work together to go beyond stereotypes and ensure a healthy working environment for these women and men.
Dans la mesure où nous reconnaissons que le travail du sexe est une réalité, la question se pose alors de savoir quelles politiques pouvons-nous adopter afin de limiter la violence à l’égard des travailleuses et travailleurs du sexe.
Prenons l’exemple de la Nouvelle-Zélande qui a légalisé le travail du sexe en 2003, grâce à sa loi sur la réforme de la prostitution. En Nouvelle-Zélande, il est légal d’acheter et de vendre des services sexuels, ce qui assure aux hommes et femmes de ce métier un environnement de travail sécuritaire. De tels changements peuvent faire toute la différence, car les travailleuses et travailleurs ont accès à de meilleures conditions de travail. La légalisation ou la décriminalisation du travail du sexe ne mettra pas fin aux actes de violence envers les travailleuses et travailleurs du sexe. Par contre, celle-ci réduira les préjugés et les stéréotypes entourant ce métier. Si le travail du sexe était légal ou décriminalisé au Canada, Marylène Lévesque n’aurait peut-être pas perdu la vie, seule dans une chambre d’hôtel, en compagnie d’un criminel condamné.
Dans cette affaire un fait est certain, le système judiciaire a commis une erreur grave et impardonnable. Nous devons aller au fond des choses dans le processus d’évaluation des risques. Il en revient d’abord et avant tout aux institutions politiques d’examiner ce qui peut être fait pour protéger les travailleuses et travailleurs du sexe. Cela permettrait de prévenir et réduire les actes de violences qui peuvent mener aux meurtres d’individus innocents. À mon avis, la décriminalisation du travail du sexe serait un pas dans la bonne direction – un point de vue partagé par de nombreuses organisations progressistes, dont Stella.
Les lois mises en avant par le Code criminel qui entourent le travail du sexe ne font qu’empirer les choses, car elles n’éliminent pas les obstacles et les dangers que créent le travail dans un environnement criminalisé. Partiellement criminalisé ou partiellement légalisé, on ne réglera jamais le problème des violences à leur source. C’est un ensemble de politiques qu’il faut mettre en place afin d’adresser les vrais problèmes auxquels font face les personnes qui se tournent vers le travail du sexe. Un salaire minimum trop bas, un manque d’accessibilité à des emplois stables et flexibles, à des logements propres et sécuritaire, et bien plus encore… Ce n’est qu’en adressant ces problèmes qu’il sera possible de protéger adéquatement les travailleurs et travailleuses du sexe.
Alex Tyrrell
Leader of the Green Party of Quebec
Alice Sécheresse
Deputy Leader of the Quebec Green Party
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