Je renonce à prendre parole lors de la manifestation contre le pétrole, prévue ce samedi après-midi à Québec.
J’ai pris cette décision afin de lancer un message clair et précis : les racistes, les groupes d’extrême droite et les islamophobes ne sont pas les bienvenus dans le mouvement écologiste québécois.
Cette manifestation, visant à s’opposer au projet de loi sur les hydrocarbures, a pris une tournure particulière, lorsque le groupe d’extrême droite qui a manifesté contre les réfugié-e-s, la semaine dernière, s’est invité à la manifestation.
Malgré de nombreux appels et dénonciations, les organisateur-trice-s de la manifestation ont choisi de ne pas les exclure.
Les organisateur-trice-s ont justifié qu’ils-elles n’ont pas de position sur le racisme, que l’eau appartient à tout le monde et que cette manifestation n’est pas un endroit pour débattre des enjeux identitaires. Ils comparent également les groupes d’extrême droite (qui lutte, en étant ouvertement racistes, contre les immigrant-e-s, les musulman-e-s et les réfugié-e-s) aux antifascistes (qui lutte contre le racisme, contre l’intolérance et pour une société plus inclusive). Les américain-ne-s ont d’ailleurs vigoureusement condamné Donald Trump pour des propos similaires qu’il a tenu il y a quelques temps.
En refusant d’exclure les groupes d’extrême droite, les organisateur-trice-s ont, par conséquent, choisi d’exclure les personnes racisés et les minorités religieuses qui ne participeront pas à un événement qui ne leur offre pas un espace sécuritaire. Tout cela dans une ville où l’extrême droite est de moins en moins timide, où elle n’hésite plus à s’afficher dans les rues et dans les médias. Le mois passé, des néo-nazis ont littéralement marché dans les rues de Québec. Plus tôt cette année, le centre culturel islamique a aussi fait l’objet d’une attaque terroriste qui a coûtée la vie à six Québécois.
Il est évident que les personnes opprimées ne se sentiront pas les bienvenues dans cette manifestation et craindront pour leur sécurité, je les comprends. Je n’accepterai jamais d’utiliser mes privilège de personne blanche pour accéder à des endroits ou participer à des événements qui ne sont pas sécuritaires pour une partie marginalisé de la population.
L’extrême droite est un problème majeur au Québec, il faut le reconnaître. Ces groupes violents aimeraient faire grandir leur influence sur la scène politique québécoise. Il est tout à fait prévisible qu’ils tenteront d’envahir le mouvement écologiste et d’autres mouvements sociaux dans les années à venir. Dans ce contexte, il revient à l’ensemble des groupes écologistes de dénoncer l’extrême droite maintenant et de ne pas tolérer cette haine et ce racisme dans nos événements. Comment pouvons-nous prétendre vouloir rejoindre tous-tes les Québécois-es de toute origine en incluant l’extrême droite dans nos marches et nos actions ? Ce n’est pas conciliable.
Pour ces raisons, je renonce à participer à la manifestation de samedi à Québec où j’étais invité à prendre parole. Nous devons tous-tes nous distancer de ces groupes et individus et les dénoncer. L’ensemble du mouvement écologiste doit prendre position contre le racisme, la xénophobie et l’extrême droite. C’est ce que je fais aujourd’hui en lançant ce message.
Luttons tous-tes contre l’extrême droite!
En solidarité,
Alex Tyrrell
Chef du Parti vert du Québec
From The Link Newspaper:
Alex Tyrrell, the head of the Green Party of Quebec, had been invited to speak at the demonstration. After learning that Storm Alliance planned to attend, he announced that he was boycotting the demonstration.
“The far-right has been openly saying that they are looking to gain influence in Quebec politics,” Tyrrell said to The Link. “So this is a way for them to increase their influence.”
“As soon as you open the door to the far right, they start taking more and more space, and it gives them legitimacy.”
Tyrrell said that because Storm Alliance was not immediately denounced by the organizers, people of colour and minorities would not feel welcome at the demonstration.
The organizers did eventually issue an extremely weak condemnation of “racists,” without explicitly naming Storm Alliance. The group’s leader, Dave Tregget, said that they would no longer be attending the rally. But on the day of the demonstration, they posted a group photo to Facebook which implied that they had attended the rally without flying their banners.