Lucie Cloutier / Fides Un caribou solitaire sur la rivière Péribonka. Tiré du livre «Le Québec à 5 km/h».

Texte de Jean-Pierre Duford, porte-parole en protection des Forêts

L’étude de la forêt couvrant le mont Kaaikop, le deuxième sommet en élévation des Laurentides, permet de se faire une idée des avantages de la protection de forêts anciennes, et des retombées économiques non-négligeables qui en résultent.

Depuis six ans, la Coalition pour la préservation du mont Kaaikop s’efforce de protéger cette montagne de la coupe de sa forêt motivée par des fins économiques. Afin d’avoir l’heure juste sur les répercussions économiques de la présence de la forêt intacte ou de sa valorisation par une coupe forestière, la Coalition a commandé une étude à des chercheurs de l’UQÀM, l’Institut des sciences de la forêt tempérée et l’UQO. La présentation des conclusions de cette étude s’est tenue le 28 février en conférence de presse conjointe de la Fondation David Suzuki et de la Coalition. (Site web de la Coalition)

Les résultats de cette étude démontrent des retombées de 2,5 millions de dollars par la valorisation du bois de cette forêt centenaire, alors que la garder intacte générerait 2,2 millions de dollars- une différence de seulement 300 000$! La sauvegarde de la forêt générerait donc presque autant d’argent pour l’économie, en plus de préserver sa biodiversité, sa beauté et les services qu’elle rend à la culture autochtone – en effet, la réserve mohawk de Tioweroton, à Sainte-Lucie-des-Laurentides, un territoire qui appartient aux nations de Kahnawake et de Kanesatake, se trouve dans ce secteur.

Le spécialiste de l’économie écologique Jérôme Dupras, un des coauteurs de l’étude, demande : «L’idée, c’est de se demander ce qu’on est prêts à faire pour 300 000 $. Est-ce qu’on est prêts à sacrifier les habitats naturels, le potentiel de développement futur des activités récréotouristiques pour ce petit gain?» (Radio-Canada)

Un autre chercheur ayant participé à l’étude, l’ingénieur forestier et professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM, Christian Messier, déplore « le manque de progrès réalisés depuis le dépôt du rapport Coulombe en 2004 ». « Le but du MFFP, c’est de couper des forêts pour approvisionner les usines et il ne regarde pas les autres coûts », affirme-t-il.

Rappelons que le rapport Coulombe, qui eu lieu en réaction au documentaire ‘L’erreur boréale’ de Richard Desjardins et Robert Monderie il y a de cela 20 ans, avait formulé en 2004 des dizaines de recommandations, dont la création d’un forestier en chef.

Le Parti Vert du Québec considère que l’actuelle façon d’exploiter les forêts du Québec n’est pas durable. Les forêts matures, différentes espèces de la faune et la flore ainsi que la biodiversité sont toutes menacées, et ce en raison des politiques gouvernementales qui favorisent l’exploitation forestière à tout prix. Pour ces raisons, il appuie une plus grande protection des forêts du Québec. Ceci implique la protection d’une plus grande superficie de forêts et la mise en valeur des connaissances des Premières Nations.

Jean-Pierre Duford, porte-parole en protection des Forêts

Sources:

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