Texte de Vincent J. Carbonneau, porte-parole LGBTQ+
La décision d’Ottawa de ne pas interdire les thérapies de conversion est décevante, alors que le gouvernement Trudeau lui-même évoque que la pratique de ces thérapies est : « immorales, douloureuses, et qu’elles ne reflètent pas les valeurs de notre gouvernement ou des Canadiens ». Il semble incohérent que le gouvernement fédéral refuse d’intervenir.
Le gouvernement fédéral se tourne donc vers les provinces pour légiférer, c’est déjà le cas dans plusieurs provinces : Ontario, Manitoba, Nouvelle-Écosse et l’Alberta qui se penche actuellement sur la question. Certaines de ses législations demeurent cependant très faibles, puisqu’elles ne s’applique parfois qu’aux mineurs, c’est le cas en Nouvelle-Écosse ou empêche seulement leur recommandation par les professionnels de la santé, soit le cas du Manitoba. Seule l’Ontario interdit entièrement les thérapies de conversion.
L’homosexualité n’est plus un crime au Canada depuis 1976 et depuis 1973 l’Association américaine de psychiatrie (AAP) ne la classe plus dans la liste des maladies mentales.
L’année passé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a retiré la transidentité de la classification internationale des maladies.
Ces thérapies de conversion, sont reconnues pour leurs effets négatifs, depuis 2012, l’OMS reconnait que ce type de thérapie constitue une « grave menace pour la santé et les droits des personnes touchées ».
La Société canadienne de psychologie (SCP) condamne également la pratique de la thérapie de réorientation, tout comme la majorité des psychiatres et psychologues au Canada. La SCP affirme également que : « La thérapie de conversion, ou thérapie réparatrice, peut avoir des conséquences négatives telles que l’angoisse, l’anxiété, la dépression, une image négative de soi, un sentiment d’échec personnel, la difficulté à entretenir des relations, et des dysfonctions sexuelles ».
Il n’y a aucune preuve que ces thérapies fonctionnent, elles sont notamment liées à la dépression et au suicide chez beaucoup de celles et ceux qui les subissent, mais la plupart du temps, elles envoient surtout un message horrible et haineux soit que cette diversité sexuelle et de genres est une mauvaise chose et qu’elle doit être “corrigée”.
Au Québec les thérapies sont bien présentes et aucune loi n’interdit réellement ces pratiques. Le PVQ appuis les recommandations de l’Alliance Arc-en-ciel à ce sujet soit :
- Cesser de reconnaître les pratiques de réorientation sexuelle comme de la psychothérapie.
- L’Ordre et le Collège des médecins doivent dénoncer tout thérapeute proclamé qui propose des thérapies de conversion et pratique sans permis.
- Une intervention de la Direction de la protection de la jeunesse.
- L’interdiction pour le gouvernement d’octroyer un soutien aux organisations ou professionnels qui offrent ce genre de pratique.
- L’approfondissement des connaissances quant à l’état des lieux dans la province.
- Le lancement d’une campagne de sensibilisation.
- Une surveillance dans les écoles à vocation religieuse pour empêcher la promotion de cette pratique.
Je tiens à réitérer, au nom du Parti Vert du Québec, que l’homosexualité et la transition de genre ne sont pas des maladies. Ces thérapies ne sont rien de moins que des pratiques homophobes et transphobes qu’il faut dénoncer et condamner. Le Parti Vert du Québec propose de les interdire complètement et ce le plus rapidement possible, surtout pour protéger les personnes mineures.
Les membres de la communauté LGBTQ+ doivent recevoir le soutien de leur société et non pas être les victimes d’une répression/rééducation tolérée par les deux paliers de gouvernement. La force et la beauté du Québec réside dans sa diversité, ainsi les diversités sexuelle et de genres ne sont pas des choses honteuses, elles doivent être célébrées.
Sources :
« Ottawa refuse de bannir officiellement les thérapies de conversion » (Ici Radio Canada)
Énoncé 2015 de la Société canadienne de psychologie (SCP)
« WHO releases new International Classification of Diseases (ICD 11) » (World Health Organization)
« QUI VEUT GUÉRIR L’HOMOSEXUALITÉ ? LES PRATIQUES DE RÉORIENTATION SEXUELLE AU QUÉBEC » (Alliance Arc-en-ciel)
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