Texte de Valérie Fortier, porte-parole de la région des Laurentides
Le mois dernier, dans le cadre de ma position de porte-parole des Laurentides, j’ai présenté au Carrefour jeunesse emploi de Thérèse-de-Blainville un atelier de sensibilisation à l’environnement. Épaulée de l’intervenante jeunesse Anique Régimbald et malgré ma faible expérience en pédagogie, ce fut pour moi une première occasion d’approcher un public aussi jeune et de cibler le développement de leurs réflexes ayant un impact sur l’environnement.
Au menu: les fameux trois R -Réduire, Réutiliser et Recycler. Réduire aide à diminuer la quantité de matières envoyées à l’élimination, ce qui aide à réduire nos impacts négatifs sur l’environnement. Ensuite, c’est réutiliser, comme par exemple via un système de compost dans les municipalités: on contribue alors à la santé des sols et à la croissance des plantes. Recycler, en revanche, devrait être notre dernière option: de ce qui est bel et bien recyclé, la majorité est traité en Chine, effectuant un trajet maritime non négligeable et générant une lourde pollution à base de CO2. Bref, la priorité, c’est avant tout réduire la consommation. Comme nous l’avons si bien répété au cours de l’atelier: rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme!
Afin de passer de la théorie à la pratique, l’atelier s’est terminé en activités. Avec trois contenants nommés Compost, Recyclage, Déchet et une liste d’objets à trier, c’était au tour des jeunes d’agir. Dans la liste, plusieurs objets posaient problème dans leur ambiguïté: essuie-tout, rasoirs. Oui l’essuie-tout souillé se composte, non les rasoirs jetables ne se recyclent pas. L’important à retenir en conclusion: pour un tri optimal, c’est au stade de la consommation qu’il faut faire des choix intelligents. Les alternatives organiques de matériaux existent et en les utilisant, notre poubelle se transforme en beau bac brun prêt à servir la communauté. J’ai d’ailleurs été heureuse de pouvoir confirmer aux jeunes que les municipalités de la MRC Thérèse-de-Blainville participent au compostage.
Après le tri, place donc aux habitudes de consommation quotidiennes. A l’aide de sites internet conçus pour évaluer notre empreinte écologique, nous avons survolés nos modes de transports, de logements, d’alimentation et d’achats. Plusieurs débats ont suivi, notamment vis à vis de notre consommation de viande et de son impact sur l’environnement. Ensemble, les jeunes ont débattu et tenté de comprendre. Selon la FAO, l’élevage animal est responsable de 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), soit légèrement plus que tous les secteurs du transport combinés. De plus, il occupe plus de 70% des terres agricoles mondiales et accapare 8% de toutes les réserves d’eau potable.
Pendant notre discussion sur le compost, un jeune est intervenu pour expliquer que dans son bloc d’appartement, l’infrastructure était trop grosse pour avoir un système de compost. Cette remarque nous rappelle l’essentiel: à l’échelle individuelle, même si nous faisons de notre mieux, c’est en vain si la structure facilitée par l’état ne suit pas. La conclusion de ces deux exercices est que même si nous voulons améliorer le sort de notre belle planète, tout ne dépend pas du peuple, mais aussi (et surtout) de la politique des gouvernements et des grandes entreprises. Sachant que la politique québécoise de gestion des matières résiduelles prévoit de bannir les matières organiques de l’élimination d’ici 2020, on espère que d’ici là, les structures existeront.
Je remercie sincèrement le Carrefour jeunesse-emploi pour cette enrichissante expérience, ainsi que les jeunes avec qui j’ai beaucoup appris. Je voudrais aussi les féliciter pour leurs efforts déjà présents et pour leur intérêt à propager leurs connaissances.
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