– Position des Verts canadien sur le pétrole –
Depuis que Elizabeth May a dévoilé son programme environnemental, vous avez été nombreux à me questionner sur son appui du pétrole des sables bitumineux, et ce avec raison.
Ce que Mme May propose, c’est d’interdire les importations de pétrole afin de favoriser le pétrole des sables bitumineux et l’économie canadienne. Elle compte faire cela en finançant la construction des raffineries équipées pour traiter ce type de pétrole à travers l’est du pays.
Cela aura pour effet d’assurer la continuité de l’exploitation des sables bitumineux pour les décennies à venir. Je ne peux pas, en bonne conscience, défendre cette position qui défie le consensus scientifique ainsi que les mouvements écologistes québécois, canadiens et mondiaux.
Le Parti Vert du Québec s’oppose à toute nouvelle infrastructure pétrolière ainsi qu’à la consommation du pétrole des sables bitumineux au Québec. La proposition de Mme May va à l’encontre de notre position au Québec. Nous n’avons pas été consultés sur cette prise de position controversée et incohérente.
Le pétrole des sables bitumineux est un pétrole sale. Cette position est partagée par le premier ministre Legault. C’est un fait scientifique. Les émissions de gaz a effet de serre et l’impact sur l’environnement sont nettement supérieurs au pétrole conventionnel. Dans l’époque de l’urgence climatique, favoriser la consommation d’un pétrole davantage polluant n’a pas de bon sens.
Bien que Mme May ait fait valoir sa position, cet enjeu est depuis longtemps une source de désaccord au sein du Parti Vert du Canada. Je ne cherche aucunement à justifier la position du fédéral ou de Mme May face au pétrole, au contraire, ma conscience m’oblige à exprimer mon désaccord. Cette position sera réexaminée lors du prochain congrès et je compte faire campagne activement pour le faire inverser par les membres.
D’ici un mois, je visiterai les sables bitumineux en personne afin de constater l’ampleur du problème tout en échangeant avec les écologistes et travailleurs locaux.
Nous souhaitons tous protéger les travailleurs-euses et mener une transition juste. Cela ne nécessite aucunement la continuation et l’expansion d’une industrie qui n’est simplement pas durable, ni sur le plan écologique ni sur celui économique. À titre de citoyen canadien, il est de notre responsabilité de faire pression sur les gouvernements afin que ceux-ci gardent les sables bitumineux dans le sol et mettent un terme à l’industrie des sables bitumineux le plus rapidement possible. C’est ce que je compte continuer de faire.
En solidarité,
Alex Tyrrell B.Sc Env
Chef du Parti Vert du Québec