Montréal, le 2 Octobre 2019 – Le Parti vert du Québec dénonce la décision du gouvernement Legault qui voudrait augmenter les coupes forestières pour réduire les émissions de GES.
Le gouvernement Legault a annoncé ce lundi 30 septembre vouloir augmenter les coupes forestières pour réduire les émissions de GES. Dans un récent communiqué publié le 1er octobre 2019, le biologiste à la SNAP (Société pour la Nature et les Parcs), Pier-Olivier Boudreault questionne la pertinence même d’une telle stratégie, en affirmant que “couper davantage nos forêts crée une dette carbone qui au mieux ne sera remboursée que dans plusieurs décennies”.
Alex Tyrrell, le chef du Parti Vert du Québec est sans équivoque: « Cette déclaration du ministre est basée sur un agenda politique pro développement plutôt que sur des faits scientifiques avérés. C’est très inquiétant et j’appelle le gouvernement à renoncer à cette politique.”
Contrairement à la croyance véhiculée par le gouvernement Legault selon laquelle couper davantage d’arbres est un geste écologique, plusieurs études ont démontrées que les pratiques forestières passées ont déjà beaucoup rajeuni les forêts du Québec. Actuellement, seulement 27 % de nos forêts sont arrivées à un stade de maturité fixé entre 20 et 50 ans. Il leur faudra encore plusieurs années avant d’agir comme source de carbone.
Jean-Pierre Duford, porte-parole du Parti vert du Québec en matière d’Agriculture et de Forêt a également souligné qu’il « est ironique que le soir même avant la déclaration du ministre des forêts M.Dufour, l’émission Découvertes de Radio-Canada Télé expliquait que les arbres stockent effectivement du CO2, par contre croire que ceci est une panacée serait faux. L’arbre fraîchement planté prendra des décennies à séquestrer plus de ce gaz à effet de serre qu’il en émet. Et à sa mort, il commencera à se décomposer et à le rejeter dans l’atmosphère. Donc couper les forêts qui l’absorbent déjà diminuera à court terme sa séquestration.”
Cette politique divulguée par le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, propose également plus de subventions au transport de bois et moins de redevances forestières pour le trésor publique. Les volumes de bois autorisés pour la coupe au Québec pourraient ainsi être augmentés, passant de 10 millions de mètres cubes à 11 millions dès l’année prochaine.
Le Parti vert du Québec dénonce fermement cette stratégie réductrice qui tend à développer l’industrie forestière au détriment de la lutte contre les changements climatiques. Le rôle écologique des forêts et des arbres est pourtant primordial face à la crise climatique.
Le Parti vert du Québec rappelle que le devoir du ministre est de protéger ceux qui agissent comme purificateurs d’air et capteurs de dioxyde de carbone, luttent contre l’érosion des sols, améliorent considérablement la qualité des eaux et régulent la température.
De plus, à l’heure où 25% des espèces à l’échelle planétaire seraient menacées d’extinction, le Parti vert du Québec rappelle également qu’il est impératif d’assurer leur protection contre une surexploitation de leurs milieux. D’ailleurs, M. Dufour ne s’en cache pas : des coupes forestières nuiraient à l’habitat du caribou forestier, une espèce en voie de disparition.
En prenant une telle décision, le gouvernement Legault porte aussi bien atteinte à la protection de l’environnement qu’à celle de sa biodiversité, et ne semble avoir aucun regard aux espèces déjà menacées qui dépendent pourtant des forêts.
Le Parti Vert du Québec s’y oppose et exhorte le gouvernement à protéger les forêts du Québec. Cela implique la désignation de vastes aires de conservation à travers le Québec et requiert de consulter les Premières nations, à qui devrait être donné le pouvoir de bloquer les projets sur leurs terres ancestrales lorsqu’ils ne sont pas dans leurs intérêts.