Aujourd’hui, dans Le Devoir, un groupe de membres du Parti Vert qui cherchaient à se venger après que j’ai dénoncé le soutien d’Elizabeth May pour les sables bitumineux de l’Alberta, tentent de remettre en question mon intégrité pour avoir reçu un salaire pour mon emploi à temps plein au sein du Parti Vert du Québec.
Mon salaire actuel est de 47 000 $ par année. Être chef d’un parti provincial comporte de grandes responsabilités et de longues heures de travail. Une semaine typique se situe entre 50 et 65 heures de travail. Il n’y a pas de régime de soins dentaires, pas d’assurance-maladie, pas de possibilité de paiement des heures supplémentaires et pas de régime de pension. Si vous basez le calcul sur une semaine de 55 heures, mon salaire n’est que de 16,50 $ l’heure. L’employé le moins bien rémunéré de notre organisation est notre agent officiel qui gagne 15 $ de l’heure. Ceux qui s’opposaient à mes critiques de la position de May sur les sables bitumineux prétendent que 16,50 $ est excessif et ils s’en prennent à ma personne à travers les médias de masse. Ils s’en prennent à mon intégrité comme si j’avais fait quelque chose de mal. Ils disent essentiellement que le chef du Parti Vert du Québec devrait vivre dans la rue et compter sur les banques alimentaires pour se nourrir.
Au cours des cinq premières années de mon leadership, j’ai reçu en moyenne 157 $ par semaine, ce qui équivaut à moins de 3,5 $ l’heure. J’ai un diplôme d’études collégiales en génie mécanique et un baccalauréat en sciences de l’environnement. Les personnes qui me connaissent savent que je ne fais pas de la politique pour de l’argent. Je suis ici pour défendre l’environnement, pour la justice sociale, pour dénoncer le racisme et pour bâtir une société plus progressiste. J’ai fait beaucoup de sacrifices financiers pour en arriver là où je suis aujourd’hui. J’ai passé proche de compté sur les banques alimentaires à plusieurs reprises. J’ai vécu dans des appartements peu chers et j’ai habité avec des colocataires. J’ai fait des coupures dans mon budget d’épicerie. J’ai repoussé mes visites chez le dentiste. Je n’ai jamais eu les moyens de voyager à l’extérieur du Canada et lorsque je voyage pour le Parti Vert, nous logeons dans des dortoirs à 30 $ la nuit. Cet été, j’ai littéralement campé sur le bord des routes. Pendant la campagne électorale de 2018, j’ai passé des nuits à dormir sur des divans et, à plusieurs reprises, directement sur le sol.
Voici à quel point je crois à notre travail pour défendre l’environnement et la justice sociale. J’ai consacré tellement de temps et d’énergie à cette position et je trouve ça dégoutant que les partisans d’Elizabeth May m’attaquent simplement parce que je suis la seule personne avec un titre important qui ait eu le courage de dénoncer l’appui du Parti vert du Canada aux sables bitumineux. Ils prétendent faire de la politique différemment, mais ils se tournent vers des attaques malhonnêtes et non éthiques. Ils disent qu’ils sont contre la politique négative, mais c’est exactement ce qu’ils sont en train de faire. S’ils ne sont pas d’accord avec mes politiques, ils devraient aborder cela dans le cadre de la course à la direction plutôt que de faire de fausses allégations et de se cacher derrière une page Facebook anonyme.
Cette attaque montre à quel point les problèmes sont graves au sein du Parti Vert du Canada. Le parti se vante de ne pas avoir de discipline de parti, mais lance ensuite des attaques en catimini contre les gens qui utilisent cette politique pour s’élever contre les sables bitumineux. Ils ont des règles qui stipulent que les membres de leur conseil fédéral doivent demeurer neutres dans la course à la direction, mais toutes ses attaques sont poussées de l’avant par le vice-président de leur parti, ce qui m’amène à me demander s’ils prévoient avoir une course à la direction équitable et juste ou si l’établissement du parti préfère contourner la démocratie interne afin de pour pouvoir choisir leur candidat, ce dont Elizabeth May a souvent parlé dans le passé. Elle appelle cela la « planification de succession. »
Je comprends que certaines personnes sont contrariées que j’aie dénoncé les sables bitumineux, mais en tant que chef du Parti Vert du Québec, j’avais le devoir et la responsabilité de dénoncer cette situation et d’agir pour la rectifier; ce que j’ai fait avec succès. Je suis fier de mon intervention et je suis heureux d’avoir pris la parole quand je l’ai fait. À l’avenir, je continuerai à faire entendre mon opinion sur des questions aussi importantes pour l’avenir de la planète. Je ne serai jamais complaisant avec l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta qui sont les combustibles fossiles les plus polluants du monde entier.
Alex Tyrrell
Chef du Parti Vert du Québec