Cette semaine, j’ai visité les Pins de Kanehsatà:ke où j’ai rencontré des membres de la Maison Longue, des activistes et les défenseurs des terres Ellen Gabriel, Al Harrington et Teiawenniserate Tomlinson.
Ensemble, nous avons visité une section de leur territoire connu sous le nom de Pins qui est menacé par un promoteur privé qui construit des maisons de plus en plus proche de la forêt. Cet empiètement sur les terres autochtones a donné lieu certes à plusieurs tensions  et manifestations, mais très peu de dialogue et de négociations ouvertes. En 1990, le gouvernement fédéral avait déployé l’armée sur le territoire, dans le cadre d’un conflit territorial connexe. Lorsque les troupes se sont retirées, après des mois de violence et d’intimidation dont la communauté fût victime, le gouvernement fédéral a accepté de régler les revendications territoriales une fois pour toutes. Nous sommes maintenant 30 ans plus tard et rien n’a toujours changé. Le peuple continue de se battre pour les Pins et leurs terres, tandis que le gouvernement fédéral continue de résister à leurs demandes qui sont tout à fait raisonnables et légitimes.
Au cours de ma visite, j’ai eu la chance de voir les Pins de près. C’est une belle forêt qui doit être protégée. Je voulais rencontrer les membres de la Maison longue pour en savoir plus sur ce conflit territorial et soutenir leurs protestations contre le développement sur leurs terres. La réalité est que tout le pays appartenait auparavant à des communautés autochtones. Le colonialisme a poussé ces dernières dans de petites réserves éparpillées sur tout le territoire canadien. De nombreuses communautés autochtones ne sont plus en mesure de pratiquer leurs activités traditionnelles et manquent même d’espace pour vivre.
La réconciliation doit passer par des actions, et non par des paroles dans l’air. La réconciliation implique de régler ce conflit territorial une fois pour toutes en acceptant les demandes de la Maison Longue et des habitants de Kanehsatà:ke. La loi sur les Indiens a imposé à la communauté une structure décisionnelle du haut vers le bas. De nombreux autochtones ne reconnaissent pas cette loi datant de 1876 et continuent à pratiquer la gouvernance traditionnelle. Leurs voix sont toutes aussi importantes, sinon plus importantes que celles qui bénéficient d’une reconnaissance officielle de la part du gouvernement fédéral. Tout processus de réconciliation en matière de revendications territoriales doit inclure la reconnaissance de la gouvernance traditionnelle et de la Maison Longue.
Alors que le promoteur tente de négocier le transfert de la terre aux habitants de Kanehsatà:ke, ce processus a été très peu transparent. Il a également écarté les opinions de la Maison Longue et a choisi de négocier avec des personnes reconnues par le gouvernement fédéral et la loi sur les Indiens. Les membres de la Maison longue craignent que le transfert de ces terres ne soit utilisé comme une concession pour développer d’autres lots à proximité de la communauté. Ils demandent un moratoire sur le développement de leur territoire.
La solution à ce conflit de longue date ne peut être trouvée que par le dialogue, la reconnaissance de la gouvernance traditionnelle, une volonté de décoloniser et de corriger les injustices continues et historiques envers les peuples autochtones.
Pour ce faire, j’appelle le gouvernement fédéral, Justin Trudeau, ainsi que les ministres Marc Miller et Caroline Bennett à agir de bonne foi en acceptant les demandes de la Maison longue et des habitants de Kanehsatà:ke.
Le gouvernement libéral a fait campagne sur la défense des droits autochtones. Il est temps que ces derniers donnent suite à leurs engagements par des actions, et non par des paroles.
En solidarité,
Alex Tyrrell
Chef du Parti Vert du Québec

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here