Au cours des six derniers mois, il y a eu plus de 33 incidents liés à des coups de feu dans le nord et l’est de Montréal. De nombreuses personnes ont perdu la vie ou ont été gravement blessées lors de ces incidents. De nombreuses victimes refusent de collaborer et de nombreux suspects n’ont pas été appréhendés. La majorité des personnes impliquées dans ces incidents sont de jeunes adultes et des adolescents ; pas plus tard que la semaine dernière, une jeune fille de 15 ans sans aucun lien avec la criminalité a été tuée par balle.
Des appels ont été lancés pour renforcer la présence policière, pour réprimer le commerce illégal des armes et pour interdire les armes de poing à travers le Canada.
Des appels ont également été lancés en faveur d’une approche beaucoup plus large en matière de prévention de la violence, de la drogue et de la criminalité, en investissant dans les communautés, les programmes pour les jeunes, les soins de santé et le filet social. Il faut offrir des opportunités aux personnes qui ont du mal à payer leurs factures. Lorsque les opportunités et les ressources sont insuffisantes, les gens ressentent le besoin de se tourner vers la rue pour gagner leur vie.
De nombreux politiciens ont demandé une présence policière accrue dans les zones touchées et je peux comprendre pourquoi ils le font ; il est facile, tant politiquement que logistiquement, d’augmenter les budgets de la police dans de telles circonstances. Il est extrêmement facile prendre une position pro policière tout en négligeant la situation dans son ensemble. La réalité est qu’il y a déjà une très forte présence policière dans les quartiers touchés, combinée à des organisations communautaires sous-financées et à un manque d’opportunités. L’approche actuelle est clairement défaillante alors que la violence monte en flèche.
Nous avons beaucoup trop investi dans les services de police et trop peu dans les communautés, la prévention et notre filet de sécurité sociale. La police n’a jamais été conçue pour lutter contre les racines de la violence armée. Dépendre de la police seule pour résoudre ces problèmes sociétaux est une stratégie inefficace et vouée à l’échec qui ne fera qu’aggraver le problème.
Bien que je soutienne fortement l’interdiction de toutes les armes de poing au Canada et l’affectation de plus de ressources policières au commerce illégal des armes, ces mesures ne représentent qu’une petite pièce du casse-tête ; accroître l’égalité économique, les opportunités et les ressources pour les communautés touchées sera bien plus efficace si nous voulons mettre fin à la violence.
En solidarité,
Alex Tyrrell Chef du Parti Vert du Québec