Alors que les changements climatiques s’accélèrent, les gouvernements du Québec et du Canada ne sont pas en train de tenir leurs engagements sur la mise en avant des transports en commun comme un moyen principal de réduire les GES. Voici quelques dérives récentes par les gouvernements Trudeau et Legault. 

Financement inadéquat du fédéral 

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les sociétés de transports en commun ont connu des pertes considérables dans leurs revenus en raison des multiples restrictions sanitaires, des confinements et le fait que 50% de leurs revenus proviennent de frais d’utilisateurs. Pour résorber ce déficit,  le gouvernement fédéral a annoncé qu’il offre aux municipalités canadiennes 750 millions de dollars. Cette offre s’accompagne cependant, de conditions : l’également pour les provinces des finances du fédéral et un travail d’augmentation de l’offre de logements. Malgré l’intention du gouvernement d’effectuer un geste pour le financement des transports en commun du Canada, ce budget symbolique de 750 millions $ n’est pas assez important pour couvrir les pertes des transports en commun des villes du Canada depuis le début de la pandémie. Cette mesure est essentiellement une mesure de communication qui n’a pour seul but de montrer que le fédéral effectue quelques efforts pour la réduction des GES et l’amélioration des transports en commun, mais malheureusement il n’en fournit pas assez. 

Planification anarchique des projets d’expansion 

Depuis la privatisation de la planification, la construction et l’opération du REM, la planification des projets d’expansion du réseau est anarchique et biaisée en fonction des intérêts capitalistes de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Prenons par exemple le futur réseau express métropolitain (REM) de l’est. Ce projet a établi ces lignes sans concertation des autres réseaux de transport en commun, menaçant du même coup leur existence. En 2014, pour créer la ligne de train de banlieue de Mascouche, un investissement de 750$ millions, qui donnerait accès au centre-ville de la métropole montréalaise aux habitants de Mascouche et l’est de Montréal. Cependant, l’actuel projet du REM de l’est serait en concurrence directe avec la ligne de train de banlieue. Ce manque de coordination entre ces deux projets en dit long sur la planification du transport en commun au Québec. 

Le transport en commun ne devrait pas s’opérer à travers les mécaniques du marché capitaliste qui considère les usagers comme des payeurs, mais plutôt comme un service qui doit être accessible pour tous afin d’offrir une concurrence solide à l’automobile solo. Il est primordial d’intégrer le transport en commun dans la définition de bien public payé à travers les impôts et une taxe carbone comme les routes du Québec le sont déjà actuellement. Notons par exemple que le réseau routier, contrairement aux transports en commun, n’est pas financé à travers des frais d’utilisateurs et que par conséquent ne manque pas de financement en raison de la pandémie. C’est entre autres pour ces raisons que le PVQ propose la gratuité des transports en commun au Québec. Le gouvernement Legault ne prend clairement pas au sérieux les enjeux environnementaux et les besoins de sa population, ne finance pas adéquatement le transport en commun et permet une planification des expansions qui n’est pas faite dans l’intérêt public. Tout cela aura pour effet de prolonger la dépendance des Québécois envers les voitures privées, de nuire aux efforts de réductions de GES et de limiter l’expansion des services de transports en commun. 

Cibles de réduction des émissions liées aux transports ratées 

Des cibles ratées sont choses communes lors de la mise en place des politiques de transitions écologiques de nos gouvernements. Effectivement, l’administration Legault s’est empressée de divulguer son objectif de réduction de véhicules à hydrocarbures sur les routes du Québec. Le ministre de l’environnement Benoît Charrette propose une norme renforcée pour pousser les concessionnaires de véhicules à offrir plus de véhicules électriques sur le marché. En théorie tout autant qu’en pratique, ce nouveau plan a un effet nul sur le nombre de voitures électriques au Québec jusqu’en 2029. En 2025, nous pourrons compter 632,000 véhicules électriques sur les routes, exactement le même nombre que l’on retrouve en 2022. L’effet de cette nouvelle réglementation ne se fera sentir qu’à partir de 2029, et ce à un taux de croissance du nombre de véhicules électriques de seulement 1% par année. Difficile de prendre au sérieux une politique gouvernementale si peu ambitieuse qui ne sera même pas réalisée durant le  mandat du gouvernement actuel ou même du prochain et celle d’après si la CAQ est réélue ! Le Parti Vert du Québec est le seul parti politique qui prend réellement au sérieux les enjeux environnementaux et la transition écologique. Ce n’est plus le temps des fausses promesses et des paroles en l’air avec des cibles qui ne s’additionne pas d’actions concrètes pour les atteindre ou même les surpasser. Les Québécois-es méritent mieux, méritent plus, et nous nous devons d’être ambitieux et d’agir concrètement pour le bien des générations actuelles et futures. La solution passe par une expansion massive du transport en commun, l’abolition des frais d’usagers et un plan plus robuste, rapide et ambitieux pour l’électrification des transports. 

Alex Tyrrell 

Chef du Parti Vert du Québec

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