Alex Tyrrell
Chef du Parti Vert du Québec - alex.tyrrell@pvq.qc.ca
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En 2023 le Québec a la possibilité de devenir un leader mondial dans la lutte contre les changements climatiques et la protection de l’environnement. Saisissons cette opportunité en augmentant la pression sur le gouvernement Legault a travers des manifestations, des actions directes et la renaissance du mouvement écologiste. Voici sept gestes entièrement réalisables que François Legault et son ministre de l’Environnement Benoit Charette pourraient et devraient faire en 2023.
1) Implanter l’accord de la COP15 plus tôt que prévu
Implémenter la COP15 plus tôt que prévu en protégeant 30% du territoire du sud du Québec de tout forme de développement ou d’extraction. Cette avancée historique qui est la ratification de l’entente de Montréal ne vaudra absolument rien s’il n’est pas implémenté. À titre d’ hôte du sommet, le Québec devrait envoyer un message en étant la première juridiction à implémenter le traité.
2) Dire OUI aux communautés Anichinabés qui revendiquent un moratoire sur la chasse à l’orignal
Dans la Réserve faunique La Vérendrye et sur leur territoire des gens issus de premières nations revendiquent un moratoire sur la chasse sportive à l’orignal sur leur territoire. Le déclin de la population d’orignaux sur le territoire est bien documenté. En 2020, lorsque la communauté a monté aux barricades pour empêcher les chasseurs de se rendre sur le territoire de chasse, ils ont réussi à faire décréter un moratoire de deux ans. À l’heure actuelle la situation sur la prolongation du moratoire demeure floue, les permis de chasse sont normalement vendus dès le mois de janvier; Legault devrait agir maintenant pour les droits autochtones, la biodiversité et la population d’orignaux.
3) Permettre aux municipalités de dire non à l’activité minière
La stratégie environnementale de Legault consiste non pas à réduire le nombre de véhicules sur la route, mais plutôt de les rendre électriques. Cette politique (a mon avis mal réfléchi) augmente de façon importante les besoins en lithium, en graphite et en terres rares. Cette activité extractiviste cause d’importants dommages à l’environnement, à la santé des gens et à la biodiversité. Plusieurs municipalités telles que Rigaud et Lac Des Plages sont en forte opposition aux projets d’extraction proposés pour leur territoire. Le gouvernement Legault refuse de leur permettre de désigner certains endroits comme incompatibles avec l’activité minière. Durant la campagne électorale, Legault a dit qu’il n’aurait pas d’activité minière sans acceptabilité sociale. Je dis donc à M. Legault de passer à l’action en accordant un droit de véto à chaque municipalité, MRC et communauté autochtone au Québec.
4) Dire NON à la construction d’un nouveau barrage hydroélectrique
Depuis plusieurs mois, M. Legault semble réfléchir à voix haute sur la construction d’un nouveau barrage hydroélectrique après avoir vendu les surplus d’électricité que nous avions aux États-Unis durant son premier mandat. Il nous dit que la transition énergétique nécessitera une augmentation importante de notre production d’électricité. Toutefois, il est entièrement possible de faire la transition énergétique sans saccager les quelques rivières, forêts et territoires autochtones qui n’ont pas encore été saccagés par l’extractivisme. Misons sur la réduction de notre consommation énergétique et augmentons la production d’énergie solaire, éolienne, géothermique et issue de biométhanisation en suivant l’exemple de la Ville de Québec qui met en ligne son usine cette année.
5) Améliorer la qualité d’air au Québec et fermer la fonderie à Rouyn-Noranda
En 2022 nous avons tous été informés que les gens de Rouyn-Noranda et les environs sont en train d’être empoisonnés par les émissions de la fonderie Horn. Nous avons vu l’appareil gouvernemental cacher des documents, des résultats de tests et des études qui démontrent que le problème est réel, urgent et cause des dommages à la santé et au bien-être de la population. J’ai rencontré la mairesse de cette ville durant l’été 2022 et je peux vous dire que les gens sont anxieux et souhaite une action rapide du gouvernement et non pas une prolongation de l’exemption aux lois que Legault vient d’accorder à l’entreprise jusqu’en 2027.
6) Bâtir les réseaux de transports en commun
Avec l’arrivée en service de la première section du REM prévu pour printemps 2023 il est temps de passer à l’action pour planifier les prochains grands projets de transports en commun. Je parle ici des lignes rose et bleu du métro de Montréal, la prolongation du REM juste qu’a Vaudreuil, le tramway de Québec (ou préférablement un Métro) ainsi qu’un métro pour Gatineau qui pourra rejoindre la capitale fédérale. Le gouvernement Legault a tous les moyens de passer à l’action pour l’environnement et les transports en commun. Reste à voir à quel point ils voudront tenir tête à l’industrie automobile qui s’oppose à l’étalement du transport en commun.
7) Rendre le transport en commun gratuit
Dès le 1er juillet le transport en commun sera gratuit pour les ainées à Montréal. Les études sont claires; la gratuité augmente le nombre d’usagers et réduit le nombre de véhicules sur la route. Nous parlons souvent du besoin d’imposer des politiques environnementales positives. Voici une opportunité en or pour François Legault et le ministre Charette de passer à l’action en incluant la gratuité permanente de tous les transports en commun dans le budget 2023-2024.